CHARLOTTE PONS
Charlotte Pons a toujours écrit mais elle a longtemps laissé de côté des manuscrits inachevés – pas le temps, pas l’énergie, pas la confiance. Jusqu’à ce qu’elle se décide à quitter son poste de journaliste et chef d’édition au magazine Le Point pour « tenter le coup ». « Cela devenait trop urgent, il fallait que je consacre du temps – vraiment, pleinement - à cela. »
Depuis, elle écrit tous les jours et son premier roman « Parmi les miens » est paru en septembre 2017 aux éditions Flammarion. Un livre choc qui se lit d’une traite et vous laisse à bout de souffle (et de nerf) , dans lequel Manon se retrouve suite à un accident tragique, de retour dans la ville de son enfance, pour accompagner sa mère dans un coma irréversible. Elle replonge alors dans son passé familial. Les non-dits, la tension des retrouvailles avec les frères et soeurs (qui manquent toujours de déraper en disputes), le sentiment d'incompréhension, tout dans ce livre est criant de vérité. Le lecteur fait corps avec la narratrice, jusque dans ses plus sombres pensées…On attend (avec impatience) le prochain roman !
En parallèle, le quotidien de Charlotte est à l'image de son sac : ultra-rempli. Entre ses interviews, son travail de rédactrice indépendante et les ateliers d'écriture Engrenages & Fictions, Charlotte a vidé sa besace sur la table d'un café Parisien juste après la dépose des enfants à l'école...
Qui es tu ? Charlotte, écrivaine, animatrice d’ateliers d’écriture, journaliste – auparavant au Point, aujourd’hui en indépendante - et conceptrice/rédactrice pour les sites internet de particuliers ou pour des agences de com. En quittant la rédaction du Point, je voulais consacrer plus de temps à l’écriture de fiction. J’ai écrit mon premier roman, commencé un second et monté Engrenages et Fictions, un atelier d’écriture créative destiné à tout le monde, que j’anime et qui propose aussi de la relecture de manuscrits. Et je suis surtout la maman de deux garçons, ce qui prend autant d’énergie que l’écriture !
Quel(s) sac(s) utilises tu au quotidien ? Je tourne avec 3 sacs, que je porte en fonction de la saison ou de mes envies. Si je sors le soir, je peux en changer. En plus de mon sac, j’ai toujours un totebag en tissu qui va me servir pour prendre mon ordinateur si je dois travailler en dehors de chez moi, pour les affaires des enfants ou pour des courses de dernière minute. Malheureusement, tous mes sacs finissent toujours par être tellement remplis qu’ils me font mal au dos, sauf le totebag et peut-être le joli sac seau Louis Vuitton que m’a donné ma mère et qui a une super contenance.
Qu'emportes tu dedans? J’ai dans mon sac en permanence mon iPhone, un petit porte-monnaie prêt à exploser, un livre et un carnet pour la préparation des interviews que je peux être amenée à mener, pour mes to-do lists ou pour occuper les enfants. J’adore les carnets, j’en ai de nombreux ! J’adorerais y rédiger des passages entiers pour mes livres et pouvoir les archiver ensuite, mais en fin de compte, pour mon roman, je note tout sur mon iphone. Evidemment, j'ai aussi les affaires des enfants, leurs goûters, des bouteilles d'eau, leurs vestes s'ils ont trop chaud... Et comme je fais très mal les courses, il y a toujours quelque-chose à rapporter du supermarché! J'ai aussi mon enregistreur pour les interviews, que je dérushe ensuite, un casque sur les oreilles.
En parallèle, j'ai toujours des pièces dans mes poches, qui sont devenues une sorte d'extension de mon sac...
Comment retrouves-tu tes clés ? Je les cherche toujours mais elles sont le plus souvent dans ma poche.
En vacances, qu’emportes-tu ? Soit le même sac qu'à Paris ou alors une besace ou un panier. Il y a toujours un livre, un carnet et aussi du liquide pour se nettoyer les mains !
Si tu sors le soir ? Le soir, j'aime sortir sans sac, avec mes clés, mon téléphone et de l'argent dans mes poches.
Comment concilies-tu vie pro et perso dans ton sac ? Tout est mélangé ! Comme mon compte instagram d’ailleurs, ou mon espace de travail. En qualité de free-lance, c’est difficile de faire la distinction. Parce que je travaille de chez moi et que je suis maître de mon temps, le perso peut toujours venir déborder sur le pro et vice-versa. C’est encore plus vrai quand on est mère et que la gestion des enfants fractionne le rythme de travail. C’est difficilement compatible avec l’écriture romanesque qui exige un vrai repli – une « pièce à soi » comme dit Virginia Woolf, dans l’espace et dans sa tête. Matériellement, je n’ai pas de pièce à moi, et dans ma tête comme dans mon sac, les enfants sont ultra-présents (et c’est tant mieux). Alors je jongle comme je peux.
Les Parisiennes ont elles un rapport spécifique à leur sac ? Pas forcément. Sauf qu'à la différence des femmes qui vivent en Province, elles sont sûrement plus chargées, car elles circulent moins en voiture. C'est finalement très lié à leur mode de transport.
Ton autoportrait, ton mantra, une citation qui te ressemble.. : Je dirais « Chaque chose en son temps », mon fils me le répète à chaque fois que j’essaie de le speeder. Et il a raison, je trouve. Cela s’applique aussi aux livres : il y a le temps, si long, de l’écriture, de la maturation, et le temps, si court, de l’exposition – en librairie, dans les médias... Mais finalement chaque chose prend le temps qu’il faut !
Photo : Charlotte Pons ©Gaëlle Magder_Atelier Diptik